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[K]ingsley, un jeune Camerounais de 22 ans, a traversé en toute illégalité l’Afrique subsaharienne (le Cameroun, le Nigeria, le Niger, le désert du Sahara, l’Algérie et enfin le Maroc) pour s’embarquer sur un esquif de fortune et affronter l’Atlantique afin d’entrer clandestinement aux Canaries, territoire espagnol, donc européen. Aujourd’hui, il vit en France et a réussi à obtenir une carte de séjour en toute légalité. Olivier Jobard a accompagné Kingsley tout au long de sa périlleuse aventure et a retracé en photographies ce que l’on peut considérer comme une épopée des temps modernes.
Olivier Jobard qui voulait comprendre et partager une expérience de migration a décidé de suivre l’itinéraire d’un sans papiers. Ce carnet de voyage, mêlant images et textes, raconte six mois de la vie de Kingsley, un émigrant camerounais, à travers son périple illégal depuis le Cameroun jusqu’en Europe via le Nigéria, le Niger, le désert du Sahara, l’Algérie, le Maroc, et Les Canaries. Lorsque Olivier Jobard fait la connaissance de Kingsley au Cameroun, ce dernier avait déjà tenté de gagner l’Europe deux ans plutôt. Il avait retroussé chemin au Nigéria, faute d’argent et avait décidé de faire des économies pour retenter l’aventure vers la France où l’attendait son meilleur ami.
La narration ne suffisant pas à restituer les mois d’angoisse et de déboires, de frustration et de peur, le texte se fait sobre. Il relate l’enchaînement des faits, dresse un tableau objectif. Les interventions directes de Kingsley sont pudiques mais trahissent une émotion profonde. Les photographies viennent alors pour témoigner de la réalité de ce voyage.
Titre du livre : Kingsley : Carnet de route d’un immigrant clandestin
Auteurs : photos de Olivier Jobard ; textes de Florence Saugues
Année de publication : 2006
Editeur : Marval
URL : www.olivierjobard.com
A propos du photographe
Olivier Jobard est né en 1970. Il a intégré l’école nationale Louis Lumière en 1990 qui lui a proposé d’effectuer son stage de fin d’études à l’agence Sipa Press.
En 1992, il a rejoint l’équipe des photographes de Sipa et y est resté pendant 20 ans.
Il a couvert de nombreux conflits dans le monde : Croatie, Bosnie, Tchétchénie, Afghanistan, Soudan, Sierra Leone, Libéria, Côte d’Ivoire, Colombie, Irak…
En 2000, il s’est rendu à Sangatte. Sous ce hangar, qui faisait office de camp, il a rencontré des Afghans, des Tchétchènes, des Irakiens, des Bosniaques, des Kosovars, des Somaliens… Tous étaient exilés ; tous avaient quitté leur pays à cause de la guerre. De leurs échanges dans ce dernier caravansérail est née son envie d’étudier les questions migratoires.