
Mardi – vendredi 12h – 19h / samedi 11 – 19h. More info
Les lieux photographiés par Jungjin Lee ont une présence étrange. Tels des paysages mentaux, ils semblent naître d’un rêve plutôt que décrire une réalité. Certes, la matière des tirages fait songer à du dessin et contribue à cette perception, mais c’est d’abord le regard de l’artiste, son choix d’une photographie “méditative” qui explique cette sensation singulière.
“Ce que je cherche dans mes photographies est quelque chose sur la vie, sur l’état de solitude que cela représente. La vie change en surface. Elle est comme un océan. Vous voyez le constant mouvement de l’eau à la surface, mais dans les profondeurs, dans le cœur, il n’y a pas de mouvement.”
C’est dans les lieux désertiques, les paysages réduits à leur plus simple et leur plus forte expression, lieux essentiels, ascétiques, où l’esprit se retrouve face à lui-même, que Jungjin Lee a depuis longtemps cherché à atteindre ce “cœur immobile des choses”. Faisant suite à ses photographies du désert américain et des montagnes de Corée (Wind), la série Unnamed Road a été réalisée en Israël et en Cisjordanie en 2011 et 2012.*
De cette terre ancestrale, douloureusement marquée par l’histoire mais aussi source de spiritualité pour une partie de l’humanité, Jungjin Lee nous propose une vision d’une beauté inquiétante mais combien fascinante.
Visant à l’essentiel, la photographie de Jungjin LEE atteint une perfection formelle qui nous touche, fondamentalement, parce qu’elle nous parle de la beauté du monde comme de notre difficulté à l’habiter, à y trouver notre place. (Didier Brousse)
*Ces photographies ont été réalisées dans le cadre du projet “This Place”, qui a invité douze photographes de renommée internationale à travailler en Israël (C’est le photographe Frédéric Brenner qui a imaginé et porté ce projet, indépendant et réalisé sans aide publique de l’état d’Israël).