Du 12.11.2014 au 14.12.2014 à la Maison européenne de la photo à Paris.
Ouvert au public du mercredi au dimanche, de 11h à 19h45. Fermé lundi, mardi, jours fériés, et périodes d’inter-expositions. More info
Toutes ses photos nous révèlent une femme éprise d’égalité, une authentique « Passionara » de l’image engagée. En décembre 1989, la révolution roumaine l’a fait naître au métier. Depuis, ses images, récompensées par de nombreux prix et dénonçant l’insupportable violence sans frontières de nos sociétés, sont devenues incontournables.
Avocate sans concession pour dénoncer le travail des enfants, payés six cents de l’heure au Pakistan pour coudre les ballons de foot Nike, Marie Dorigny n’a eu de cesse de faire de son engagement le miroir fidèle de toutes les atteintes à la dignité humaine. Que ce soit sur les routes verglacées entre la Pologne et l’Allemagne, auprès des prostituées venues de l’est ou au fin fond des vallées encaissées du Népal, ce pays « qui n’aimait pas les femmes », elle se tient aux côtés des victimes dont les droits ont été bafoués.
Sans jamais verser dans l’émotionnel, conjuguant une maîtrise parfaite d’un cadrage à l’opposé de toute dramatisation esthétique, avec un sens inné d’une lumière naturelle baignée de pudeur, Marie ne donne surtout pas en spectacle la souffrance humaine.
Digne héritière de Dorothea Lange, car grande parmi les grandes, qui vivent aussi de l’intérieur la grave crise que traverse une profession sinistrée, Marie Dorigny, nous donne dans chacune de ses images une leçon de solidarité, au plus près des conditions de vie, de survie, devrait–on dire, des nouveaux damnés de la terre, victimes d’une gigantesque opération main basse sur le sol mozambicain. (Alain Mingam, Président du Jury du Prix AFD)